Event MIA Culture
EXPOSITION Ataa Oko et Frédéric Bruly Bouabré @ Collection de l'Art Brut

Vendredi 05 mars 2010

Lieu : Suisse , Vaud-Fribourg - Lausanne
11, av. des Bergières

Date / Horaire : Du 05 mars 2010 à 11:00h au 22 aout 2010 à 18:00h

Culture :

Genre d'événement: Culture




Ataa Oko et
Frédéric Bruly Bouabré



Ataa Oko

A l’âge de 83 ans, Ataa Oko (1919) se lance soudainement dans le dessin, installé sur une petite table de fortune, devant sa maison, à La, au Ghana. Il fait naître de sa main estropiée un monde mêlant ses rêves et ses visions à des éléments de la culture Ga, son ethnie. A l’aide de crayons de couleur, Ataa Oko dessine d’abord de mémoire des cercueils qu’il a réellement construits dans son passé d’artisan. Puis, peu à peu, il s’affranchit de ses souvenirs pour laisser place à un foisonnement de nouveaux motifs iconographiques vivement colorés : maisons, fruits, animaux, personnages ou êtres imaginaires, parfois monstrueux. A ces divers sujets s’ajoute la représentation d’esprits, avec lesquels l’auteur dit être en constante et étroite relation.




Frédéric Bruly Bouabré


Frédéric Bruly Bouabré,penseur, prophète, conteur, "chercheur rechercheur", artiste, encyclopédiste, pédagogue, explorateur passionné et archiviste rigoureux des documents matériels et des traditions orales, a passé toute une vie à étudier les témoignages du passé culturel du continent africain. "le Champollion de l'Afrique Noire". Il est né vers 1923 à Zéprégühé (Côte-d’Ivoire). À cette époque-là en Afrique, dit-il, quand un homme est né, on se contente de savoir qu’il est né, on ne cherche pas à compter les jours, ni les mois, ni les années… De sa propre initiative, il demande à son oncle Lebato à être scolarisé et intègre l’école française en 1931 pour neuf années. Il manifeste d’emblée une curiosité puissante, une volonté profonde de s’instruire. En 1940, il fait son service militaire dans la Marine, jusqu’à la fin des hostilités. Il exerce alors divers métiers au Sénégal et en Côte-d’Ivoire avant de devenir fonctionnaire de l’administration coloniale. C’est en Côte-d’Ivoire que se trouve alors Théodore Monod auquel F. B. Bouabré présentera un peu plus tard l’Alphabet Ivoirien dont il fut le « découvreur ». Théodore Monod, qui « sut confier l’utile et le radieux secret de la science d’observation » à F. B. Bouabré, publiera en 1958 dans « Notes Africaines » une longue présentation et étude sur cette découverte.

C’est en cherchant le moyen de fixer et de transmettre le savoir de son peuple, les Bétés, ainsi que celui du monde tout entier, que F. B. Bouabré inventa un alphabet de plus de 440 pictogrammes monosyllabiques pour représenter les phonèmes. En introduction à cet « Alphabet Bété », il écrit : « L’alphabet est l’incontestable pilier du langage humain. Il est le creuset où vit la mémoire de l’homme. Il est un remède contre l’oubli, redoutable facteur de l’ignorance. Trouver sur la scène de la vie humaine une écriture spécifiquement africaine tel est mon désir. »

Outre cette œuvre magistrale, F. B. Bouabré regarde, écoute, lit puis archive, à la façon d’un entomologiste, le monde contemporain. Toutes les traces du monde réel et spirituel sont consignées dans des centaines de petits dessins, réalisés sur papier cartonné au format basique de 10 x 15 cm, qu’il qualifie de « bricolés ». Il utilise invariablement stylo-bille et crayon de couleur, « le minimum de moyens pour dire le maximum ».

L’origine des œuvres de F. B. Bouabré est liée, selon lui, à un événement particulier : « Depuis le 11 mars 1948, depuis que le ciel s’ouvrit à mes yeux et que les sept soleils colorés décrivirent un cercle de beauté autour de leur Mère-Soleil, je suis Cheik Nadro “Celui qui n’oublie pas” ». Depuis, F. B. Bouabré poursuit sans répit une œuvre multiforme de penseur, de prophète, de philosophe, de moraliste, de poète, de conteur, de dessinateur, d’artiste, de créateur, habité d’une volonté farouche de vouloir tout cataloguer, tout expliquer. Il s’agit de nommer le monde, de l’inscrire, d’en faire un recensement précis pour maintenir l’Univers en ordre.


Réuni sous le titre « Connaissance du monde », son œuvre infini est organisé en séries, groupes, sous-groupes et unités et constitue une sorte de cosmogonie. Ces milliers de dessins réalisés jour après jour depuis les années 1950 reflètent son immense curiosité, son enracinement africain, son idéal encyclopédique.
F. B. Bouabré date et signe chacun de ses « relevés », non par une signature d’artiste, une revendication, mais plutôt une griffe d’authenticité : le cachet d’une bibliothèque.




Collection Art Brut

11, av. des Bergières
CH - 1004 Lausanne
Tél. +41 21 315 25 70
Fax +41 21 315 25 71
art.brut@lausanne.ch

www.artbrut.ch





Du mardi au dimanche de 11h à 18h, y compris les jours fériés,
ainsi que les lundis de Pâques, de Pentecôte et du Jeûne.
Ouvert le lundi en juillet et août.
Premier samedi du mois, entrée gratuite.



Tarifs
Adultes : 10.-
AVS/AI, étudiants, apprentis : 5.-
Groupes à partir de 6 personnes : 5.-
Enfants jusqu'à 16 ans, chômeurs et 1er samedi du mois : gratuit
passeport musées suisses : gratuit.

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