Briser des chaînes. Celles du silence, de l’inégalité, des violences physiques et morales infligées aux épouses, sœurs et mères. Inspirées des vaillantes et audacieuses guerrières qui ont défendu le royaume du Dahomey (ancien nom du Bénin) lors de la colonisation, les plus puissantes voix féminines d’Afrique de l’Ouest, dont Mamani Keita, Kandia Kouyaté et Rokia Koné, se sont armées de leur musique, de percussions et de kora, des instruments traditionnellement joués par des hommes en Afrique, pour défendre la cause qui leur est chère. Etre une femme, une artiste, en Afrique et dans le monde d’aujourd’hui: le cri de guerre rythmé au chekéré de ce all star qui navigue entre un métissage de rythmes à l’essence africaine et des énergies nouvelles appelle hommes et femmes à se révolter, se battre et à changer. Bouleversement émotionnel en vue. * (vendredi 31 mars 2017 à 20:30)

1975, Addis-Abeba. Le cœur de la capitale éthiopienne bat au rythme de l’éthio-jazz, véritable révolution musicale avec, à sa proue, Mulatu Astatke. Après une formation musicale dans les plus grandes écoles britanniques et américaines – le vibraphoniste est le premier étudiant d’origine africaine à user les bancs de la New England Conservatory –, il retourne au pays les valises chargées de nouvelles idées et d’une vision téméraire qui chamboulera la scène musicale éthiopienne des années 1970. Mélangeant musique traditionnelle et jazz, le musicien introduit les instruments occidentaux (vibraphone, saxophone, trompette, instruments électriques etc.) sur les scènes de son pays. Depuis, l’artiste a parcouru le globe, rappelant à chacun de ses passages que la musique n’est pas un simple bien de consommation, mais exige un engagement profond au-delà de son esthétisme apparent. ( jeudi 6 avril 2017 à 20h30)

Traversé par l’esprit du légendaire bluesman Skip James, l’une des figures emblématiques du Delta Blues disparu en 1969, le compositeur et écrivain Blick Bassy poursuit la recherche de ses racines musicales avec Akö, un dernier album gorgé d’élégance, un hommage lumineux aux ancêtres inventeurs du blues. A travers un dialogue sublime entre Etats-Unis, France et Cameroun, dans un style épuré et intimiste, l’enfant de Yaoundé retrouve les origines de son propre parcours grâce à des histoires qui parlent d’enfance, de traditions, de savoir et des ancêtres. Un moment de grâce chanté en Bassa, l’une des 260 langues du Cameroun, entre swing New Orleans, rhythm'n'blues et mélodies enivrantes à vivre au Next Step. (dimanche 2 avril 2017 à 19:30)