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Le jeudi 30 octobre l’Assemblé
nationale du Burkina Faso doit examiner un projet de loi gouvernementale très
controversée. Ce projet de loi a pour objectif la révision de l’article 37 de
la Loi fondamentale de la constitution de ce pays afin de faire passer de 2 à 3 le nombre
maximum de quinquennats présidentiels. Les syndicats et des mouvements
d'opposition ont manifesté hier en masse à la veille de l’examen de cet article 37 par les députés.
Au Burkina Faso, l’article 37 de
la Constitution, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels, pourrait
être modifié sans recours au référendum. C’est ce qu’ont affirmé vendredi 24
octobre les députés de l’opposition après le vote pour l’inscription du projet
de loi du gouvernement dans l’ordre du jour de la session en cours. Ce vote a
donné 99 voix pour l’inscription du projet
et 28 voix contre. Ce qui laisse penser que le projet de loi pourrait
recueillir le vote de la majorité qualifiée le 30 octobre prochain lors de la
plénière.
.
Selon Jonas Hien, leader d’une
Organisation de la société civile cité par Le Faso.net, "La question de la
Constitution est une question de valeur, de valeur démocratique. Il y a un certain
nombre de dispositions prévues dans la Constitution qui constituent des valeurs
nationales autour desquelles les citoyens doivent se plier. Et l’article 37
fait partie de ces valeurs constitutionnelles sur lesquelles nous nous sommes
accordés sur des principes bien clairs. Aujourd’hui, la décision de sa
modification n’a pas une justification nationale, il faut le reconnaître, si
bien qu’on comprend difficilement les arguments qui sont développés pour,
j’allais dire, attenter, à cette disposition constitutionnelle qu’est l’article
37."
.
À l’approche de la fin de son
deuxième quinquennat, Blaise Compaoré a déjà fait amender la Constitution en
2000 pour conserver le pouvoir qu'il avait conquis par un putsch en 1987. Comme
lui, ils sont plusieurs chefs d’Etat africains à travailler actuellement à leur
maintien au pouvoir à partir de 2015, bien que la Constitution de leur pays le
leur interdise, comme Pierre Nkurunziza au Burundi, Denis Sassou-Nguesso au
Congo, Joseph Kabila en République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre) ou Paul
Kagame au Rwanda…
Hormis l'opposition, une grande
partie de la société civile et de nombreux jeunes sont hostiles au projet. Plus
de 60% des 17 millions d'habitants du Burkina Faso ont moins de 25 ans et n'ont
jamais connu d'autres dirigeants.
.
Le Président Compaoré reste toutefois un partenaire majeur
de la communauté internationale en Afrique, avec un rôle-clé de médiateur dans
plusieurs crises.
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Sources: Le faso.net; 24heures.ch; rfi.fr