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RETOUR – Israël reconnaît avoir contrôlé les naissances des immigrées éthiopiennes
Source: http://bigbrowser.blog.lemonde.fr
Les accusations se sont multipliées ces cinq dernières années, jusqu'ici systématiquement démenties par le gouvernement israélien. En novembre, un documentaire diffusé sur la Télévision éducative israélienne leur donnait encore davantage de poids : il y était affirmé, sur la fois de nombreux témoignages, que des Ethiopiennes qui avaient émigré en Israël il y a huit ans avaient été contraintes de se voir injecter du Dépo-Provera, un contraceptif longue durée, si elles voulaient entrer sur le territoire.
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Cette révélation vient d'être confirmée pour la première fois au quotidien israélien Haaretz (article payant) par une source gouvernementale israélienne. Une pratique qui pourrait expliquer la baisse de près de 50 % du taux de natalité de la communauté éthiopienne d'Israël au cours de la dernière décennie, explique le quotidien.
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"Une histoire infâme"
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Le Dépo-Provera, d'une durée d'action de trois mois, fait partie des progestatifs injectables, une méthode hormonale de contraception. Il ne s'utilise en général qu'en dernier recours, lorsqu'il n'est pas possible d'utiliser d'autres méthodes contraceptives, pour les femmes placées en institution ou souffrant de handicap par exemple. 57 % de ses usagers en Israël seraient éthiopiens, alors que cette communauté ne représente que 2 % de la population du pays.
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Depuis les années 1980, près de 100 000 Falachas (ou Beta Israel) ont quitté l'Ethiopie en vertu de la loi du retour, votée en 1950, qui garantit à tout juif le droit d'émigrer en Israël. Mais la question de la judéité de ces "Juifs noirs" est régulièrement remise en question par certains rabbins et les franges les plus radicales de la population.
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"Le Dépo-Provera a une histoire infâme, explique Efrat Yardai, animatrice de groupe pour des femmes d'origine éthiopienne au sein de Achoti, une organisation israélienne féministe, dans une tribune publiée par Haaretz et traduite sur Mediapart. Selon un rapport de l'organisation Isha L’Isha, l’injection était pratiquée sur des femmes entre 1967 et 1978, au titre d’une expérience dans l’Etat de Géorgie aux Etats-Unis sur 13 000 femmes pauvres, dont la moitié était des femmes noires. La plupart d’entre elles n'avaient pas conscience que cette injection faisait partie d’une expérience faite sur leur corps. Certaines sont tombées malades et quelques-unes sont mêmes mortes au cours de l’expérience." Plus généralement, poursuit-elle, "les injections infligées aux femmes éthiopiennes font partie de l’attitude globale des Israéliens à l’égard de ce groupe d’immigrants."