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CHAQUE HOMME EST UNE RACE
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D’habitude, les collaborations artistiques Nord/Sud sont à l’image de la collaboration du loup et de l’agneau : l’un se fait bouffer par l’autre, et la pâture est toujours le théâtre du Sud. Cela donne des comédiens africains guindés dans un jeu calibré au millimètre, des marionnettes exotiques à la gestuelle mécanique dans un petit manège.
Ici, point de cela. La mise en scène de Patrick Mohr n’embrigade pas la liberté du comédien, elle réussit à trouver l’équilibre entre la légèreté d’un théâtre vivant ouvert à l’improvisation et l’imprévu et la rigueur d’un théâtre d’auteur. Un théâtre qui se réinvente à chaque représentation, proche du Kotéba tout en s’appuyant sur les ressources dramatiques d’un texte d’une grande richesse poétique. « Chaque homme est une race » est une adaptation de nouvelles du grand écrivain mozambicain Mia Couto. Trois textes montés par Patrick Mohr comme des haïkus scéniques dont la brièveté renforce l’intensité dramatique et libère une puissante déflagration émotionnelle. Le fil conducteur entre ces trois textes est l’extrême dénuement des personnages qui sont réduits à des actes désespérés. Histoires extraordinaires à première vue mais sous le fantastique, elles disent aussi le quotidien des petites gens d’Afrique qui triment pour survivre face à la cherté de la vie et rêvent de lendemains qui chantent pour alléger le poids de la réalité.
Pourtant, malgré la noirceur de ces histoires, le rire du spectateur surgit toujours au détour d’un mot ou d’une situation. Parce que le comique n’est jamais dans le sujet mais dans le traitement qu’on en fait. Et la mise en scène en prenant le parti de la légèreté et en recourant à une sorte de distanciation nous rappelle que nous sommes au théâtre, et nous autorise d’en rire car le rire est le propre de l’homme.
Barry Saidou Alceny
L’Observateur Paalga, Burkina Faso, déc. 2008
Une vidéo de la tournée 2010
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SCM pour MiA-culture
Sources: ArtLink