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Il était une fois Adama Adépoju, Taxi conteur


 

 

Une conférence discussion sur: La transmission orale en Afrique

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La cinquième édition du Festival international du conte commence lundi. L’artiste ivoirien Adama Adépoju donnera une conférence sur la tradition orale en Afrique. Interview.

Adama Adépoju, alias Taxi Conteur. Originaire de la Côte-d’Ivoire, l’artiste donnera mardi prochain une conférence à l’Université de Fribourg sur la transmission orale en Afrique. Deux jours plus tard, il sera sur scène en compagnie de Paul Junior Nyeck pour le spectacle d’ouverture officiel du festival, intitulé «Paroles d’eau». Il répond à «La Liberté» depuis Paris, où il a fait escale avant d’arriver à Fribourg.

 

A l’heure des nouvelles technologies, d’internet et des smartphones, quelle est encore la place de la tradition orale?

Adama Adépoju: Je pense que, même quand nous utilisons toutes ces technologies, le besoin de communiquer et de vivre la chaleur de la communication est toujours bien présent. En réalité, internet et les smartphones ne s’opposent pas à la tradition orale mais permettent plutôt d’étendre sa portée. Sans parler du fait que, pour nous, conteurs, les technologies modernes sont aussi des outils de sauvegarde, de pérennisation et de transmission de nos œuvres.

 

Pour votre spectacle «Paroles d’eau», vous avez traversé l’Afrique afin de collecter toutes ces histoires qui passent de bouche à oreilles depuis plusieurs générations. Comment avez-vous procédé exactement?

Ce projet s’est en fait déroulé dans sept pays d’Afrique de l’Ouest, à savoir la Côte-d’Ivoire, le Burkina Faso, le Niger, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée et le Cap-Vert. Dans chacun de ces pays, des artistes conteurs locaux ont été associés. Nous avons travaillé autour du thème de l’eau. Des contes et autres histoires ont été collectés par le biais d’interviews et surtout de veillées de contes.

 

Est-ce que, dans ces pays, la tradition orale survit encore?

Je précise tout d’abord que j’ai surtout abordé la question de la tradition orale par le biais de la transmission par les contes. Il me fallait choisir un angle car le sujet est vaste. De ce point de vue-là, je dirais que ce que j’ai pu observer dans tous les villages que nous avons visités m’inquiète. Partout, la télévision est présente et monopolise l’attention. Il n’y a plus de veillées de contes car tout le monde est réuni devant l’écran.

 

Les plus jeunes sont-il sensibles à l’héritage culturel que représentent ces contes transmis de génération en génération?

Les jeunes générations considèrent souvent ces pratiques culturelles commes ringardes, dépassées. Cela se ressentait déjà au sein de la génération précédente: aujourd’hui, même les parents sont en position de rejet par rapport à cet héritage. Mais rien n’est perdu car, depuis une quinzaine d’années, on constate l’émergence de jeunes conteurs qui travaillent à la valorisation du patrimoine oral à travers des manifestations et des actions organisées dans la plupart des pays africains. C’est bon signe.

 

La tradition orale a-t-elle aussi un caractère pédagogique?

Les veillées de contes étaient, dans l’Afrique traditionnelle, des lieux d’éducation, d’enseignement et aussi des régulateurs de sociétés. Je crois qu’aujourd’hui encore nous avons besoin des contes et des conteurs pour maintenir et nourrir l’échange et la chaleur de la communication.

 

Les contes ont-ils encore leur public, en Afrique ou ailleurs?

Bien sûr. La preuve, c’est que nous sommes venus de partout dans le monde pour venir raconter des contes ici, à Fribourg. I

> Ma 18h Fribourg (conférence), Uni Miséricorde, avenue de l’Europe 20, salle 3115.
> Je 3 mai 20h Fribourg (spectacle d’ouverture), Université de Fribourg, salle Aula Magna.

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Simon Mocong, MIA-culture

Sources: La Liberté








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