Dans société
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Le Baobab
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Je suis venu penser à haute voix
Je suis venu dire que je suis noir
Aux idées claires mais à l’attitude obscure
Je suis venu dire que
Je viens de ce continent
Nombril du monde
Où les femmes portent le pagne et sont belles et simples
Où les hommes portent le boubou et sont bons et sages
Tu sais chez moi on dit merci aux dieux
Quand l’assiette est pleine
Car c’est eux qui donnent
On leur rend grâce quand on perd un proche
Car c’est eux qui reprennent
Allez leur dire que
Nous ne sommes pas une sous race
Allez leur dire que leurs massacres ont laissé des traces
Invisibles à l’œil nu
Indélébiles dans nos cœurs
Incrustées dans leurs mœurs
Allez leur dire que
Leurs supputations m’insupportent
Et que si à ce moment précis
Je m’emporte
C’est pour leur dire
A eux et leur cohorte de prendre la porte
Allez leur dire que
Leur subterfuge a trouvé un mur
Et que au fur et à mesure
De l’usure de ma terre
Je crierai à l’imposture
Allez leur dire qu’
Il n’y a plus rien à prendre
Les caisses sont vides
Le sol est aride
Et les excuses, trop tardivement prononcées
Allez leur dire
Que la présidence de Mandela n’était qu’un susucre
Aujourd’hui la vérité pendue crie famine
Et me susurre une attitude
Allez leur dire
D’arrêter de dire que nous sommes bons sportifs
Bons danseurs, bons chanteurs
Donnez moi une feuille et un stylo
Que je fasse état de leur censure
Allez leur dire que
De penser que nous sommes bien membrés
Nous rapproche plus du singe que de l’homme
Allez leur dire que
Je ne veux plus enterrer les miens
Alors que eux veulent cloner les leurs
Allez leur dire que
Nos cauchemars sont en couleur
Alors que nos rêves sont en noir et blanc
Allez leur dire que
Je n’ai pas besoin d’un Grand Corps Malade
Pour faire valoir mon slam
A travers mes larmes et mes peines
Je viens panser les gros cœurs malades
Qui battent avec une béquille
Allez leur dire que j’ai tout dis
Dites leur que j’arrive
Allez leur dire que je n’ai pas peur
Dites leur que ma montre est à l’heure
Allez leur dire que je n’ai pas d’armes blanches
Dites leur que ma vision est sombre
Allez leur dire que de janvier à décembre
Je renais des cendres
Je ne flanche pas même en descente
Allez leur dire que malgré tout le Bantu est là !
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Le Passant (R.I.P)
Texte protégé
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