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AMERICA
I AM : L’Empreinte afro-américaine
Exposition
itinérante jusqu’au 1er mai 2011
Et s'il n'y avait pas eu de Martin Luther King dans l'histoire
des Etats-Unis? Ni Barack Obama ou Muhammed Ali? Ni Michael Jordan ou Ray
Charles? Que serait-il arrivé si Rosa Parks n'avait pas refusé de céder sa
place au premier rang d’un bus de Montgomery en Alabama?
W.E.B. Dubois écrivait : «L'Amérique serait-elle l'Amérique sans
les noirs?" Cette question sert de point d'ancrage à l'exposition America
I AM: L'Empreinte Afro-américaine. Plus de 200 objets originaux
représentant 500 ans de contributions de la communauté afro-américaine à
l'histoire américaine. Des dizaines de collectionneurs et fondations à travers
le pays ont répondu à l'appel de Tavis Smiley, auteur-animateur de télévision,
philanthrope et organisateur de l'America I AM. Jamais auparavant on n’avait
fourni un tel effort pour représenter l'histoire afro-américaine dans ce pays.
Le projet de Smiley va des débuts de l'esclavage au discours
d'investiture présidentielle de Barack Obama en 2008.
Le secret de cette collection réside dans la profondeur avec
laquelle est retracée l'histoire afro-américaine et le contexte historique de
chacun de ces objets.
Tavis a réussi à rassembler des objets aussi symboliques que la
clé de la cellule de prison où Martin Luther King a écrit certains discours
lorsqu'il était emprisonné à Birmingham, et aussi son siège au tribunal. Le
Coran de Malcolm X et le premier livre de cantiques "Gospel Pearls",
marque de l'influence des églises au début du mouvement des droits civiques. La
fiche de détention de Rosa Parks avec ses empreintes digitales qui ouvre la
voie à la lutte pour l'égalité entre Noirs et Blancs. Une serviette signée par
Louis Armstrong, l'harmonica de Stevie Wonder et une partition de Marvin Gaye,
autant de documents qui soulignent aussi l'énorme influence de la musique dans
la culture contemporaine américaine.
Quant au peignoir du boxeur Muhammad Ali et la raquette de tennis
d'Arthur Ashe, ils témoignent de l’empreinte des Noirs dans le sport national.
La collection a débuté en 2009 à Philadelphie. Elle voyagera
dans 10 villes pendant quatre ans. Ce mois-ci à Washington elle coïncide avec
la célébration du "Black History Month". La directrice du
musée National Geographic à Washington, Susan Norton, réfléchissait à la
nécessité de continuer à commémorer l'histoire des Noirs aux Etats-Unis.
"Nous pensons que c'est toujours nécessaire, de la même façon que nous
consacrons notre temps à commémorer d'autres épisodes de notre histoire".
Cette exposition consacrée à l'histoire des Noirs s’attarde sur
la période de l'esclavage, de la ségrégation et de la lutte pour les droits
civiques. Des milliers de visiteurs ont eu l'occasion de voir la "porte de
non retour", le dernier seuil de passage des esclaves avant de perdre leur
liberté lorsqu'ils embarquaient dans les navires en direction de l'Amérique.
Les plans des bateaux négriers, avec leurs systèmes complexes décrivant la
manière dont l'espace dans la soute était utilisé, chaque centimètre carré
comptait afin de rentabiliser le trajet. Les chaînes et les menottes témoignent
de ce pénible voyage. Des badges et enseignes attestent des activités que les
déportés devaient exécuter et les plantations auxquelles ils étaient destinés.
Norton a passé en revue certains des objets les plus importants
de l'exposition. - "Il y en a un qui fait froid dans le dos, encore plus
que "la porte du non Retour", confesse-t-il, en montrant une vitrine
avec des objets d'époque. Un fouet avec le manche en argent, comme si son
propriétaire l’avait fait fabriquer de manière à ce qu'il soit assorti à son
peigne et son miroir. Pensaient-ils vraiment à ces détails?
Les 12 galeries qui composent cette exposition sont réparties en
plusieurs domaines marqués par la contribution des afro-américains à l'histoire
sociale, politique, spirituelle et économique des Etats-Unis. Les 500 ans que
cette collection nous invite à découvrir inclut des épisodes graves et sombres,
comme les lynchages et les attaques du Ku Klux Klan (organisation créée en 1865
dans le but de rétablir l'ordre social avant la guerre civile). Dans la
vitrine, on peut voir un uniforme de cette organisation menaçante dans l’une
des salles tamisée de rouge.
De nouvelles blessures se sont ajoutées à l'histoire des Noirs
lors la période ségrégationniste. Les affiches dans les toilettes publiques qui
distinguaient entre Blancs et Noirs en témoignent. L'incorporation des Noirs
dans l'armée ne s'est pas faite non plus sans discrimination. Dans la même
salle où tourne à l'écran une vidéo sur le général Colin Powell (l'américain le
plus haut gradé de l'armée des Etats-Unis, qui est devenu plus tard Secrétaire
d'Etat du gouvernement Bush), on peut voir ces panneaux d'époque qui
signalaient les douches pour Blancs et celles réservées aux « gens de
couleur".
L’exposition America I AM sera visible à Washington jusqu'au 1er mai 2011.
Cette exposition fait partie des événements célébrant le Black History Month
(le mois de l'histoire Noire) dans la capitale. Dans la même perspective, des
concerts dédiés aux artistes de la Motown ont eu lieu récemment à la Maison
Blanche.
http://www.americaiam.org
Source :
El pais
Traduction :
Simon Mocong