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MIA Politique : vers une crise économique en Côte d’Ivoire ?
Comme le dit un proverbe, quand les gros poissons se battent, ce sont les petits animaux aquatiques qui en souffrent. Ce proverbe s’applique bien dans le cas de la crise ivoirienne actuelle, puisque le rapport de force entre les deux présidents qui prétendent tous les deux avoir gagnés les élections risquerait d’assécher le pays de l’intérieur. Pour rappeler les faits en effet, à l’issu du scrutin du 28 novembre 2010 en Côte d’Ivoire, le président sortant Laurent Gbagbo avait été reconnu comme vainqueur par la cour constitutionnelle, et Alassane Ouattara avait lui été reconnu par la Commission Electorale Indépendante et par la communauté internationale. Dès le début de cette crise, la communauté internationale n’a cessé de faire pression sur Gbagbo, ce qui n’est pas sans conséquences sur l’économie du pays.
De l’arrêt momentané de l’exportation du cacao (matière première la plus rentable du pays) à la fermeture de la plupart des banques étrangère, le camp Ouattara aidé par la communauté internationale, souhaite ainsi pouvoir précipiter le départ du président sortant. Seulement, aucun des deux camps ne semble se préoccuper des difficultés financières et de ravitaillement (surtout en carburant) dont commence à subir la population, se renvoyant constamment la balle.
Selon un article paru sur le site abidjan.net, c’est en effet l’ensemble de la population qui souffre de cette bataille politique. « Seulement voilà, relève Fasozine (quotidien burkinabé), c’est l’argent des Ivoiriens, sans distinction de partis politiques, qui est déposé dans ces banques (…). Et on imagine que la situation financière va se compliquer davantage pour les Ivoiriens. ». La fermeture de plusieurs banques a d’ores et déjà provoqué un manque de liquidité dans l’économie ; la Côte d’Ivoire risque ainsi de passer d’une crise politique à une crise économique. Aux dernières nouvelles (17.02.11), « Les Ivoiriens se rendaient jeudi en nombre à Abidjan vers leurs banques pour retirer de l`argent, après la fermeture de plusieurs banques internationales sur fond de crise post-électorale », selon les dires d’une journaliste de l’Agence France Presse.
En définitive, la lutte pour le pouvoir entre deux individus se transforme peu à peu en un cauchemar pour la population qui ne demande qu’à travailler et avoir la paix. L’un des camps pense-t-il aux milliers de personnes qui vivent de la culture du cacao en ordonnant la cessation momentanément de son exportation ? L’autre se soucie t’il du chaos qu’a engendré son inflexibilité ? La question ici n’est évidemment pas de savoir qui a tord ou qui a raison (à chacun de se faire sa propre opinion), mais de comprendre comment l’entêtement de deux hommes politiques peut avoir des conséquences désastreuses sur la vie quotidienne des citoyens d’un pays.
Nous vous tiendrons régulièrement au courant sur cette actualité
Nicole Jimbe
Liens :
http://news.abidjan.net/h/391609.html
http://news.abidjan.net/h/391606.html
