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Mbegane Ndour: Ma conscience aiguisée


 

 

Mbegane Ndour commence ainsi son ouvrage :

« Il n’y a pas si longtemps un grand homme déclarait : « nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de nos mémoires »

 

Avec cette citation de Patrice Lumumba, Mbegane Ndour fait un clin d’œil à toute une époque. L’époque  du réveil de l’africain, l’Afrique de Patrice Lumumba et de Thomas Sankara. Sur un verbe clair, incisif et extrême,  il expose comme sur un recueil de textes sacrés, il martèle inlassablement son message tel un muezzin  jusqu’à ce que la parole face son effet.

Selon l’épilogue, « Ma conscience aiguisée » est né du projet musical, culturel et international, « African Consciences » initié par l’auteur Mbegane NDOUR, leader du groupe de rap sénégalais Djoloff. En 2002, sur une musique composée par les ténors de la musique jamaïcaine, Sly Dunbar, Earl China Smith et Fattis, Mbegane invite une quinzaine de groupe issus de la diaspora africaine, aux Etats-Unis, en Angleterre, en France, aux Antilles, en Afrique à s’exprimer sur ce qu’ils perçoivent de la conscience africaine.

Comme il l’écrit dans l’introduction de« Ma Conscience aiguisée », « l’avenir de l’Afrique ne se trouvera pas seulement en Afrique mais partout où ses enfants ont été amenés de gré ou de force. De même l’avenir des enfants de la diaspora ne saurait se faire... sans un lien culturel fort avec la terre-mère ». En 2002, Mbegane ne veut pas limiter la conscience africaine à une couleur de peau. En 2008, « Ma conscience aiguisée » qui débute comme un recueil de textes poétiques suit l’évolution psychologique de son auteur. Conçu comme le manuel révolutionnaire des Jambars, guerriers africains, mouvement qu’il veut inscrire dans la continuité des Neg’Marrons et des Black Panthers, son discours se durcit. Mbegane NDOUR, qui a poursuivi des études d’ingénieur en France, réagit à vif aux menaces d’expulsion, à la fusillade de l’armée française devant l’hôtel Ivoire à Abidjan, à la mort d’un enfant tué par une balle d’un policier, à la crise des sans papiers de Cachan, à une campagne publicitaire d’un rappeur américain qui ne laisserait d’autres choix à sa génération que de« Réussir ou Mourir ». « Ma conscience aiguisée » est au mieux un témoignage, une plongée dans l’âme d’un Africain en France, au pire une mise en garde. Très instructif.

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Mbegane NDOUR est né en 1970 à Dakar. Après l’obtention du baccalauréat, il intègre l’Ecole Spéciale des Travaux Publics pour un diplôme d’ingénieur en génie électrique. En 1995, en pleine dévaluation du franc CFA, Mbegane est au Sénégal où il est témoin des conséquences catastrophiques sur les populations d’une décision prise hors d’Afrique par des bureaucrates occidentaux. Il prend alors conscience de la nécessité d’un engagement effectif pour la cause, la libération et l’émancipation de l’Afrique. De retour à Paris il décide d’intégrer le groupe Djoloff afin d’utiliser l’art et la culture comme bouclier culturel contre le système néocolonial. Membre de la commission nationale des ateliers d’écriture « Prose Combat », une initiative de la Fnac, Mbegane participe à l’élaboration des ateliers et anime lui-même pendant prés de deux ans l’atelier d’écriture du forum des Halles. Une expérience bénéfique qui fera de Mbegane NDOUR un Prose Combattant à Vie.

SCM pour MIA-culture







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