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Culture(s) : Afrique du Sud , Angola , Antilles néerlandaises , Bahamas , Barbade , Bénin , Botswana , Burkina Faso , Burundi , Cameroun , Cap-Vert , Centrafrique , Congo , Congo (RDC) , Côte-d'Ivoire , Cuba , Djibouti , DOM TOM , Dominique , Erythrée , Ethiopie , Gabon , Gambie , Ghana , Grenade , Guinée , Guinée Bissau , Guinée Equiatoriale , Haïti , Jamaïque , Kenya , Lesotho , Libéria , Madagascar , Malawi , Mali , Mauritanie , Mozambique , Namibie , Niger , Nigeria , Ouganda , Porto Rico , République Dominicaine , Rwanda
Mbegane Ndour commence
ainsi son ouvrage :
« Il n’y a pas si
longtemps un grand homme déclarait : « nos blessures sont trop fraîches et trop
douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de nos mémoires »
Avec cette citation de
Patrice Lumumba, Mbegane Ndour fait un clin d’œil à toute une époque.
L’époque du réveil de l’africain,
l’Afrique de Patrice Lumumba et de Thomas Sankara. Sur un verbe clair, incisif
et extrême, il expose comme sur un
recueil de textes sacrés, il martèle inlassablement son message tel un
muezzin jusqu’à ce que la parole face
son effet.
Selon l’épilogue, « Ma
conscience aiguisée » est né du projet musical, culturel et international, «
African Consciences » initié par l’auteur Mbegane NDOUR, leader du groupe de
rap sénégalais Djoloff. En 2002, sur une musique composée par les ténors de la
musique jamaïcaine, Sly Dunbar, Earl China Smith et Fattis, Mbegane invite une
quinzaine de groupe issus de la diaspora africaine, aux Etats-Unis, en
Angleterre, en France, aux Antilles, en Afrique à s’exprimer sur ce qu’ils
perçoivent de la conscience africaine.
Comme il l’écrit dans
l’introduction de« Ma Conscience aiguisée », « l’avenir de l’Afrique ne se
trouvera pas seulement en Afrique mais partout où ses enfants ont été amenés de
gré ou de force. De même l’avenir des enfants de la diaspora ne saurait se
faire... sans un lien culturel fort avec la terre-mère ». En 2002, Mbegane ne
veut pas limiter la conscience africaine à une couleur de peau. En 2008, « Ma
conscience aiguisée » qui débute comme un recueil de textes poétiques suit
l’évolution psychologique de son auteur. Conçu comme le manuel révolutionnaire
des Jambars, guerriers africains, mouvement qu’il veut inscrire dans la
continuité des Neg’Marrons et des Black Panthers, son discours se durcit.
Mbegane NDOUR, qui a poursuivi des études d’ingénieur en France, réagit à vif
aux menaces d’expulsion, à la fusillade de l’armée française devant l’hôtel
Ivoire à Abidjan, à la mort d’un enfant tué par une balle d’un policier, à la
crise des sans papiers de Cachan, à une campagne publicitaire d’un rappeur
américain qui ne laisserait d’autres choix à sa génération que de« Réussir ou
Mourir ». « Ma conscience aiguisée » est au mieux un témoignage, une plongée
dans l’âme d’un Africain en France, au pire une mise en garde. Très instructif.
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Mbegane NDOUR est né en
1970 à Dakar. Après l’obtention du baccalauréat, il intègre l’Ecole Spéciale
des Travaux Publics pour un diplôme d’ingénieur en génie électrique. En 1995,
en pleine dévaluation du franc CFA, Mbegane est au Sénégal où il est témoin des
conséquences catastrophiques sur les populations d’une décision prise hors
d’Afrique par des bureaucrates occidentaux. Il prend alors conscience de la
nécessité d’un engagement effectif pour la cause, la libération et
l’émancipation de l’Afrique. De retour à Paris il décide d’intégrer le groupe
Djoloff afin d’utiliser l’art et la culture comme bouclier culturel contre le
système néocolonial. Membre de la commission nationale des ateliers d’écriture
« Prose Combat », une initiative de la Fnac, Mbegane participe à l’élaboration
des ateliers et anime lui-même pendant prés de deux ans l’atelier d’écriture du
forum des Halles. Une expérience bénéfique qui fera de Mbegane NDOUR un Prose
Combattant à Vie.
SCM pour MIA-culture