Genève/GE: DJ Tasty, un pionnier dans le milieu de la nuit
Publié le 22 mai 2009 |
Dans musique
Partagez cet article sur Facebook !
Partagez cet article sur Twitter !
Dans musique
Partagez cet article sur Facebook !
Partagez cet article sur Twitter !
Interview de DJ Tasty
Pionnier des DJ`s Hip Hop RNB
Le mardi 19 mai 2009 à 20h
DJ Tasty est aussi connu sous le nom de Thierry ou encore Thy. Danseur, musicien, DJ, il est surtout un homme attachant et très populaire sur la place genevoise. Acteur dans le milieu depuis plus de 20 ans (il a commencé très jeune). Autant dire qu'il est incontournable.
Beaucoup d'entre nous le connaissent pour avoir été DJ résident pendant 5 ans au Temi's Club. La première boîte de nuit ne programmant exclusivement que de la musique black (Afro et US) à Genève au début des années 2000.
Il me donne rendez-vous en vieille ville dans un bar tenu par une amie à lui.
SMS pour MIA (ci-après: MIA):
Salut Tasty, comment vas-tu ? Peux-tu te présenter au lecteurs de MIA?
DJ Tasty (ci-après: D.T.):
Salut, alors voilà, je suis l'un des premiers à avoir bougé dans la mouvance black (US et Afro), dans la musique surtout. Je suis musicien autodidacte (clavier, guitare basse, batterie). Je suis aussi auteur, compositeur et arrangeur. J'ai notamment composé pour mon groupe de l'époque: Les Klasss et surtout les intimes dans les années 94-95-96 (dont les membres les plus connus furent Mister G et O Pee). Je suis l'un des premiers DJ`s exclusivement Hip Hop, RnB, New Jack et Funk. J'ai commencé à mixer dès le début des années 90. Autant dire que nous n'étions pas nombreux à cette époque.
Le club 58 était la seule boîte de nuit qui avait une programmation de qualité. J'étais membre du groupe Les Klasss. Nous étions un collectif de danseurs. Là encore, nous étions des pionniers.
MIA:
Oui, je me rappelle de cette époque, il n'y avait pas MTV pour visionner les clips du moment. Et pour trouver du bon son ce n'était même pas la peine, il fallait être vraiment passionné pour être à la page.
D.T:
Oui totalement. C'était la bonne époque.
MIA:
Mais aujourd'hui que penses-tu du milieu de la nuit? Comment a-t-il évolué ?
D.T:
Il y a beaucoup plus de boîtes de nuit aujourd'hui et donc de DJ's. Je constate aussi qu'il y a beaucoup de métissages. Après avoir mixé un peu partout en Europe et en Afrique, je suis fier de pouvoir dire qu'à Genève nous sommes à la page. De nombreux clubbers internationaux qui ont transité par Genève m'ont conforté dans mon opinion.
MIA:
Et au niveau musical, c'est comment ?
D.T.:
Je trouve que la musique Black en général est en train de perdre de sa richesse. Elle devient trop commerciale. A l'exemple de Timbaland qui est un grand producteur mais qui s'est mis à produire de la pop pour l'argent. Magic System, s'est pareil...
MIA:
Je comprends, mais le tableau n'est pas si noir que ça. Il doit bien y avoir des artistes qui garde une certaine authenticité à tes yeux ?
D.T.:
Oui Bien sûr! Je citerai Koffi Olomidé, Youssou Ndour, ou encore Passi (Biso na Biso), Fali Ipupa,...
MIA:
Cet appauvrissement que tu décris, tu le ressens quand tu mixes ?
D.T.:
Oui et comment! C'est pourquoi je mixe beaucoup de Old School des années 80 et 90: Funk, New Jack, Hip Hop Soul, etc.). C'est une époque très intéressante où l'on ressentait encore qu'il y avait de vrais musiciens.... Mais force est de constater que la musique US s'appauvrit. Trop commerciale....
MIA:
Quels sont les courants musicaux afro que tu apprécies ?
D.T.:
La musique congolaise bien sûr. Elle est pour moi une des musiques de référence en Afrique. J'apprécie aussi le Zouglou, le Coupé Décalé, le Kizomba.
MIA:
Pas d'Afrobeat ???
D.T.:
C'est pas mal, mais ce n'est pas mon truc. Je ne peux tout de même pas tout aimer!
MIA:
Ok! Nous te remercions au nom de nos lecteurs d'avoir partagé tes pensées.
DJ Tasty en tant qu'africain vivant en Suisse comment retrouves-tu tes racines ?
D.T.:
A travers la nourriture de chez nous.
J'aime beaucoup le pondou, les bananes plantain et le poulet fumé. Mais il y a un plat que j'aime par dessus tout, pour lequel je pourrai tuer...
MIA:
Lequel ?
D.T.:
Le poisson à l'étouffée. En linguala, on appelle ça le liboké !!!
MIA:
Oû est-ce que tu mixes en ce moment ?
D.T.:
Je mixe une fois par mois au Calypso Club,tous les samedis au Cactus Club, et tous les dimanches au Byblos Club (Ndlr: tous ces clubs son à Genève).
MIA:
As tu d'autres projets ?
D.T.:
Oui, je suis entrain de constituer un studio d'enregistrement. C'est un projet qui me tiens à coeur car comme je l'ai dit je me considère avant tout comme un musicien.
MIA:
As-tu un mot pour MIA Made In Africa?
D.T.:
Cela fait plaisir que des blacks vivant en Suisse ont encore conscience de leurs racines africaines....
SMS