Feuille d'information Frédérique et Lambert Guigma au Burkina

Feuille d'information Famille Guigma:
 
Une excellente année 2010, qu'elle vous apporte tout ce que vous souhaitez!
 
Ici après les inondations catastrophiques, la vie a repris son cours, les personnes touchées étant en grande partie logées dans des écoles puis un peu soutenues financièrement pour retrouver ou reconstruire un logement. Les pertes sont par contre très importantes pour bon nombre de petits commerçants, comme pour la marchande de poterie dont le reportage décrit l'activité.

 

 

Puis les fêtes se sont succédées; d'abord l'Aid el Kibir fin novembre, la grande fête musulmane du mouton qui rappelle le sacrifice de l'homme à Dieu pour prouver sa fidélité. Le Burkina étant à majorité musulmane, cette fête est  très importante dans le pays. On voit ce jour-là en circulation des personnes très bien habillées, qui vont rendre visite à des amis ou de la famille.

 

 

Ensuite Noël bien entendu. Le 24 au soir, les personnes qui le peuvent font la fête en sortant prendre un verre ou manger. Puis le 25 décembre c'est au tour des visites familiales et des échanges de plats d'une cour à l'autre, car les plats cuisinés sont un des aspects fondamentaux de toutes ces fêtes. Pour Noël, certaines familles construisent devant leur maison une petite crèche ou une église d'un mètre carré environ.
 
 
Cette circulaire nous permet encore une fois de dire un tout grand merci à tous ceux qui ont soutenu d'une manière ou d'une autre le projet! Le groupe qui nous soutient en Suisse organise une fête, le 30 janvier prochain dont le bénéfice ira au projet. Ils vous y attendent nombreux!
 
 
 
 
 
NB.
( MIA profite de l’occasion pour  féliciter Frédérique et Lambert Guigma, heureux parents d’Antoine, leur petit dernier. Tous nos meilleurs vœux de bonheur et santé à la famille !)
 
 
 
 
 
 
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Visite chez une femme vendeuse de poteries
 
Awa Ronamba est une jeune femme de 27 ans qui vend des céramiques dans un marché situé juste derrière l'aéroport de Ouaga, au centre-ville. Ce marché s'appelle le " marché des ânes" (Boins Yaaré), car il y a très longtemps, l'activité principale y était la vente des ânes.
 
Depuis 40 ans environ, ce marché est devenu un endroit où l'on trouve beaucoup de choses: de la paille pour les hangars, des nattes, des tables et chaises confectionnées en matériaux de récupération, des portes, fenêtres et matériaux de construction (briques, ciment) et même des tradipraticiens. Ce sont des personnes qui pratiquent la médecine traditionnelle et vendent des plantes et racines qui soignent les maux de ventre ou de tête, les diarrhées et vomissements, la toux,le palu., etc. Ces tradipraticiens vendent aussi des peaux de serpent, lézards séchés, scorpions, tête de singe, chauves-souris, dents de chiens destinés à des pratiques animistes.
 
On trouve presque tout au marché de Boins Yaaré!
Awa y a son petit hangar qui appartenait déjà à sa mère qui elle vendait aussi de la céramique depuis 1977. Awa a un niveau d'études CM1 (5ème année). Elle a dû arrêter l'école parce qu'elle avait  des problèmes de vue et comme ses parents n'avaient pas de quoi payer une paire de lunettes elle a  été obligée de mettre fin à sa  scolarité pour reprendre le commerce de sa maman en 1995 (à l'âge de 13 ans. Awa n'est pas mariée ni a des enfants. Elle vient d'une famille de cinq enfants, dont un garçon qui est menuisier.
 
Awa vend des canaris de trois dimensions, des assiettes et de grands saladiers. Ses clients sont de tout type, du mari qui a besoin d'un petit pot pour y mettre le placenta de son enfant (pour l'enterrer ensuite), au ministre qui a besoin de gros pots pour sa terrasse.
 
Toutes les pièces sont en terre à poterie, cuite à basse température et qui reste donc poreuse. Il n'y a pas d'utilisation d'émaux puisqu'il s'agit d'une poterie traditionnelle.
Les teintes sont  obtenues à base d'écorces ou de fruits d'arbre de néré, ou encore enfumées.
 
Awa achète les pièces sur place, à des fournisseurs qui viennent directement des villages situés dans un rayon de 35 km autour de Ouaga. Elle les paie comptant, aucun dépôt-vente n'est possible. Les gens des villages, qui sont principalement des cultivateurs, produisent les pièces pendant la période de soudure ( 3 mois par année, de mars à juin environ). Awa doit  acheter en peu de temps les pièces destinées à son commerce annuel. Elle paie à ce moment pour 100'000 à 150'00 Fr CFA de pots, qu'elle stocke dans et devant le hangar. Un grand pot (p.ex 40 cm de haut, 45 cm de large) qu'elle achète 1500 Fr.CFA sera revendu à 2000 Fr.CFA (5.- CHF). Un tout petit pot (10 cm de haut, 15 de larges), elle l'achète 50 Fr. CFA et le revend à 100.
 
Awa n'a pas de cahier de compte. Enfin de journée, elle fait le compte de son argent. Sur la vente d'un pôt à 2000 FrCFA p.ex, elle en prend 1500 en vue du rachat d'autres pots à la  prochaine soudure et en garde 500 comme bénéfice.
 
Lors des pluies torrentielles du 1er septembre, Awa a perdu 3/4 de sa production. Maintenant elle essaie d'en acheter au fur et à mesure pour avoir toujours à vendre, mais il est clair que son bénéfice sera plus faible cette année. Elle dit que c'est la volonté de Dieu.
 
Des pièces acquises auprès de Mme Ronamba sont en vente à l'atelier de Séverine Émery, le profit de leur vente est destiné au projet de la Marce Mondiale des Femmes. Point de vente à Fribourg - Suisse:
 
 Atelier Série Limitée
 rue Jean Grimaux 28
1700 Fribourg
Tél: 026 321 26 41
 www.serielimitee.ch