Frédérique et Lambert au Burkina Faso
Publié le 21 octobre 2009 |
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Voici 4 mois que Lambert, Frédérique et leur 2 enfants, Mathilde et Chloé (et presque un troisième) sont partis pour 3 ans au pays des hommes intègres (Le Burkina Faso). Sous forme de reportage trimestriel ils nous font découvrir quelques parties de leur aventure.
EDITO
Il nous est très important dans cette première lettre circulaire de remercier chaleureusement toutes les personnes qui nous ont aidé, soutenu, accompagné et qui le font encore pour beaucoup !
Votre aide nous est très importante ; sans votre soutien, notre projet aurait difficilement pu se mettre en place… L’argent que vous donnez pour le projet est aussi une donnée fondamentale ; il nous aide beaucoup à soutenir la Marche Mondiale des Femmes dans ses efforts et nous encourage directement dans ce projet. Un bulletin de versement a été glissé dans cette circulaire à cet effet.
Merci encore à tous !!
Au moment où nous écrivons cet édito, l’actualité s’impose : nous vivons depuis le 1er septembre les plus grosses inondations que Ouagadougou a connues depuis au moins un siècle, si ce n’est d’avantage. 300 ml d’eau son tombés en 10 heures, des dizaines de milliers de personnes ont tout perdu. Les maisons, précaires, construites en bric de banco, se sont écroulées. Le cartier dans lequel nous habitons est particulièrement touché car situé tout proche des barrages, mais on apprend que toute la ville est sinistrée. L’Hôpital central est inondé, des écoles sont ouvertes pour accueillir les sans-abris, des ponts menacent de s’écrouler, des commerçants et des maraichers n’ont plus rien. Sur RFI (Radio France Internationale), on entend que des dizaines de tonnes de riz sont distribués et les secours s’organisent tant bien que mal.
On voit des foules de personnes qui quittent les lieux, avec leurs effets complètement boueux, pour aller se réfugier dans la grande famille ( la famille élargie) ou dans les écoles, et on se demande où ils trouveront les ressources pour reconstruire leur maison, ou simplement pour assurer leur minimum vital. L’eau et l’électricité sont coupées dans beaucoup de zones de la ville.
De notre coté par chance, nous ne sommes pas touchés directement, nous sommes en bonne santé et Lambert aide au maximum ses amis touchés par la catastrophe et qui sont contraints de déménager.
LA VIE AU QUOTIDIEN
Voici maintenant trois mois que nous sommes arrivés. La chance (et les contacts de Lambert) ont permis que nous ayons déjà trouvé un logement en arrivant : une maison de deux chambres, un salon, des ventilos et un petit jardin ; tout ce qu’il nous faut ! La maison était vide, et nous la remplissons petit à petit de lits, matelas, moustiquaires, étagères, bureau,… Trois achats ont fondamentalement changé notre quotidien :
1. Les moustiquaires : Elles nous énervent car l’air des ventilateurs pas moins bien, mais il y a tant de moustiques qu’elles sont indispensables. Les moustiques prolifèrent à la saison des pluies, et c’est peut-être la seule raison qui nous fait souhaiter la fin des pluies ( qui intervient vers la fin octobre pour laisser la place à sept, voir huit mois sans pluie…)
2. Le frigo qui nous permets d’avoir de l’eau fraiche et de pouvoir conserver les fruits et légumes quelques jours. En effet, avec la chaleur, ils mûrissent très vite à température ambiante. Par ailleurs, on trouve ici des bananes excellentes, des papayes exquis, des avocats succulents, des ananas, des mangues, des petits citrons (sans vouloir vous mettre l’eau à la bouche…) Au niveau des légumes on trouve pour l’essentiel des tomates, du gombo, de l’aubergine, des courgettes, des oignons. Nous avons tenté de planter quelques graines suisses dans le jardin, mais seuls les concombres, un plant de tomate (qui vient d’ailleurs de faire sa première fleur) et le basilic survivent à la chaleur, aux chenilles et surtout au margouillats (sorte de gros lézards) qui eux se régalent !
3. La voiture… A Ouaga la circulation est… disons dense ! Sur la route il y a des piétons, des charrettes tirées par un âne, des vélos (selon ma belle sœur, 1 sue 10 a des freins), des mobylettes, des motos, beaucoup d’imprévus… et des voitures, qui sont en très nette augmentation. La circulation s’est très clairement densifiée ces dernières années. Ici, les familles qui en ont les moyens circulent couramment à quatre sur une moto, les femmes roulent à vélo avec un chargement sur le porte-bagages et un bébé au dos, les vendeuses de légumes ( ou légumineuses) vont très tôt le matin en moto chercher dans la campagne leu stock et reviennent, la moto chargée par exemple de 50kg de courgettes. Bref, avec nos deux (bientôt trois) adorables chérubins, le choix d’avoir une voiture s’est vite imposé. C’est le moyen le plus sûr de circuler ! Donc nous avons acquis une occasion d’origine suisse (sur la carte grise on apprend que son premier propriétaire était l’entreprise Hevron, à Courtételle, que le monde est petit… !) qui n’a plus passé l’expertise depuis 2006 et s’est trouvé dans le port de Lomé en avril 2009 pour ensuite être acheminée au Burkina.
LE BOULOT
La Marceh Mondiale des femmes / Action Nationale du Burkina Fasso (MMF/ANBF) existe depuis 198. Elle fait partie du réseau international de la MMF, dont le secrtariat international est auBrésil. La MMF / ANBF a son bureau à Ouagadougou, mais elle est reliée à chacune de provinces du pays par des associations membres et par le comité.
Son but est de contribuer aux luttes pour l’éradication de la féminisation de la pauvreté et des violences faites aux femmes à travers des campagnes d’éducation, la formation, le plaidoyer et la recherche/action dans l’optique de promouvoir une paix durable.
Pour parvenir, elle se propose d’atteindre les objectifs suivants :
1. Promouvoir et protéger les droits des femmes et des filles contre les violences exercées à leur encontre ;
2. Renfoncer le potentiel économique des femmes par un meilleur accès aux ressources et aux moyens de travail et de production ;
3. Promouvoir la paix et la sécurité
Mon activité au bureau a commencé le 1er juillet. Mme Ouedraogo Awa Dabiré, (coordinatrice du secrétariat exécutif, au premier plan sur la photo) et Assanta, la secrétaire, m’ont très bien accueillie.
Une grande quantité de documents à lire m’attendait sur le bureau, je me suis ainsi immergée par la lecture dans le quotidien des femmes burkinabés et dans toutes les actions déjà réalisées soit par la Marche Mondiale soit par des ONG partenaires. Puis mon activité s’est élargie à la rédaction de procès-verbaux de séances qui se tiennent avec des membres de la Marche ou avec les personnes ressources. Dans un contexte si différent, où j’ai tant à apprendre, les PV sont un excéllent moyen de bien comprendre les tenants et aboutissants des rencontres.
La Marche n'a pratiquement pas de financement propre; une de ses activités consiste donc à soumettre à des partenaires des projets visant à obtenir des financements. J'ai pu faire un assez gros travail de relecture, correction, mise en forme voire en partie de redaction de ces documents. En bref, je me situe dans une phase d’exploration et de recherche de compréhension des activités du bureau et Awa, ma cheffe ici, m’y accompagne bien.
La marche organise sa prochaine assemblée générale (elle a lieu tous les trois ans et pendant 3 jours) fin octobre prochain : dès la réouverture du bureau (fermé pour trois semaines de vacances annuelles), la préparation de cette AG sera un de ses cheval de bataille. Cette rencontre devrait réunir des membres de toutes les provinces, afin de définir de manière participative des actions de l’année prochaine.
Visite chez une « dolotière » de Ouaga, Madame Bambara Suzanne habite près des deux barrages de Ouaga, dans le quartier de Tanghin, en direction de l’un des plus grands hôtel de la capitale, le Sofitel Silmendé. Agée de 44 ans, mère de nombreux enfants, veuve, madame Bambara perpétue la tradition familiale en produisant du dolo depuis 1980. Elle avait commencé ce commerce avec sa co-épouse, elle est maintenant aidée par cinq femmes employées.
Le dolo, ou bière de sorgho, est fabriquée à base de mil (ou sorgho) germé. Il doit être cuit à trois reprises, selon un procédé assez compliqué qui dure trois jours.
Le dolo était préparé à l’origine pour être utilisé dans certaines cérémonies qui honoraient les ancêtres. Cette utilisation du précieux breuvage persiste, mais c’est également aujourd’hui une boisson apprécié de tous car elle est toujours fraiche, elle permet de bons moments de convivialité et relativement bon marché : une calebasse d’environ ½ litre fait 50.- (environ 10 centimes), alors qu’une bière coûte au moins 600.-
Le dolo est conservé dans des canaris qui sont de gros pots en terre fabriqués localement qui permettent une très bonne conservation car la terre reste poreuse puis que cuite à basse température. Le liquide qui y est conservé reste toujours à température fraîche.
Le dolo se consomme le plus souvent dans un «dolodrome» (lieu de vente du dolo) ou directement à la doloterie (lieu de fabrication). Il s’agit traditionnellement d’un toit de paille (ou paillotte), posé sur des pieux en bois. Des billes de bois sont posées à l’intérieur en guise de banc. Les gens, hommes et femmes, s’y asseyent et consomment tranquillement cette bière dont le taux d’alcool augmente avec les heures qui passent, mais qui reste relativement légère. Le dolo est bu dans des calebasses.
A l’époque, le sac de 100kg de sorgho rouge coûtait 7500.- CFA. Alors qu’il s’achète aujourd’hui 20'000 (résultat du cumul de deux phénomènes : la dévaluation du CFA intervenue dans les années 90 puis ce qui est nommé ici la « vie chère », c'est-à-dire l’augmentation de tous les prix en raison de l’augmentation du carburant, l’an dernier). Un sac de sorgho permet de produire 5 canaris de 25l. A l’époque un canari de dolo était vendu 2000.- actuellement il est vendu 5'300 (le prix de vente est en augmentation de 165%, le prix d’achat du sorgho est lui dans une augmentation similaire).
Les moyens utilisés pour la cuisson du dolo est le bois, qui coûte aussi très cher. Le prix du bois, mais aussi une préoccupation pour l’environnement (la coupe abusive du bois est un gros problème dans ce pays sahélien) ont amené Mme Bambara à contacter une entreprise qui fait des installations de cuisson au gaz (le gaz étant subventionné par l’Etat)
Lambert et Frédérique
Vous avez envie de soutenir le projet ?
CCP : 17-7786-4, E-CHANGER – mention Groupe de soutien Famille Sorg Guigma
Famille Guigma
01 BP 3508
Ouagadougou 01
Burkina Faso
e-mail : famille.guigma@gmail.com